Espèce en voie d'apparition
Jellyfish
(2002, Japon)
Réalisé par Kiyoshi Kurosawa
Avec : Jô Odagiri, Tadanobu Asano, Tatsuya Fuji
Scénario : Kiyoshi Kurosawa
Genre : Drame
1h53
Titre original : Akarui Mirai
Le Synopsis
Mamoru vit avec une méduse aussi fascinante que mortelle. Lorsque son patron meurt, empoisonné par cette étrange compagne, Mamoru confie la méduse à son collègue Yuji.
La Critique
Présenté au Festival de Cannes en compétition officielle sous le titre Bright Future, Jellyfish est la poursuite du cheminement cinématographique de Kurosawa autour du thème de la menace sur l’être humain.
Après Cure, Charisma et Kaïro, le réalisateur a recourt à une méduse, et sa symbolique honnie par l’amoureux des plages touristiques, pour évoquer la faiblesse de l’homme. Les acteurs – littéralement médusés – expriment une fascination complète pour ce poison aquatique. Se tisse alors une relation d’attraction/répulsion, un syndrome de Stockholm illuminé de beauté effrayante.
Avec un rythme très lent, Kurosawa filme le parcours de ce jeune, désœuvré et sans réel avenir, qui s’octroie une mission vitale : veiller sur la méduse, quoi qu’il en coûte. Bien sûr, le scénario se charge d’apporter les rebondissements nécessaires, tout en maintenant une atmosphère surréaliste qui accroche le spectateur incrédule.
A travers cette histoire d’amitié (d’amour ?) improbable, l’homme se redécouvre un attrait pour ses semblables et une générosité qui frise l’irrationalité. Une rêverie diffuse dont le tournage en caméra numérique offre une esthétique voluptueuse regorgeant de détails intrigants.
Plus abouti que les précédentes réalisations dans le sillage desquels il s’inscrit, Jellyfish se veut également plus léger, rendant la menace plus consensuelle. Mais au fond, ne s’agit-il pas d’un artifice qui révèle sa plus grande dangerosité ?
Ne manquez pas :
> Kiyoshi Kurosawa dans Cure, Kaïro
> Tadanobu Asano dans Ichi The Killer, Takeshi's, Vital