Un seigneur appelé à régner
Le Château de l’Araignée
(1957, Japon)
Réalisé par Akira Kurosawa
Avec : Toshirô Mifune, Minoru Chiaki, Isuzu Yamada
Genre : Action, Drame
1h45
Le Synopsis
Japon. XVIe siècle. Dans
La Critique
Librement inspiré du chef-d’œuvre shakespearien McBeth, Le Château de l’Araignée nous plonge dans les arcanes du Japon féodal, empli de mystères, de complot et de destins brisés.
Un peu rude dans sa présentation, la mise en scène joue clairement la carte du tragique. Les décors moyenâgeux grandioses lui confèrent un réalisme joyeusement appuyé par de légères incursions des croyances traditionnelles. La lenteur assumée et le jeu d’acteurs millimétré construisent une théâtralité magistrale, transcendée par un Toshirô Mifune plus crédible que jamais.
Le scénario résolument tragique fait la part belle aux rebondissements, tout en suivant une trame simple mais terriblement efficace. Le héros malheureux confronté à de cornéliens dilemmes trace sans s’en rendre compte le chemin de sa propre perte, répandant derrière lui désolation et rancœur. Les valeurs chevaleresques occupent constamment le premier plan : honneur, bravoure, respect.
L’intensité du jeu scénique est renforcée par la gravité affichée d’acteurs faussement résignés. Si les plans épiques et les déploiements militaires sont de rigueur, la réalisation sait aussi se faire intimiste, insistant sur la subjectivité de ces jouets du destin. Le noir et blanc renforce dramatiquement ces errances rebelles.
Autant par sa mise en scène que par les prestations de ses acteurs, Le Château de l’Araignée a quelque chose de majestueux. Une belle leçon de cinéma signée Kurosawa, qui nous rappelle avec vigueur ce que lui doit le cinéma japonais moderne.