Lady Vengeance
Corée du Sud, 2005
Titre original : Chinjulhan geomjasshi
Réalisé par Park Chan-wook ( Joint Security Area, Sympathy For Mr Vengeance, Lady Vengeance, Je Suis un Cyborg, 3 Extrêmes)
Avec Lee Yeong-ae (Joint Security Area), Choi Min-sik (Shiri , Ivre de Femmes et de Peinture, Old Boy , Failan), Kim Shi-hoo
Genre : Thriller
★★★★☆
Li Geum-Ja, une jolie jeune femme, avoue le meurtre d’un garçon de quatre ans, ce qui lui vaut une notoriété publique. Incarcérée pendant treize ans, elle élabore un stratagème pour piéger le véritable criminel, son ancien professeur M. Baek.
Lady Vengeance vient clore la trilogie que Park Chan-wook consacre au thème de la vengeance. Un exercice de style délicat et affuté.
Au premier abord, les similitudes avec Old Boy sont frappantes : incarcération, vengeance personnelle, scène de torture, jusqu’à la présence de l’acteur Choi Min-sik dans un rôle à contre-emploi. Le scénario, bien que moins fourni, se déroule également de manière assez proche.
Mais ne croyez pas que le réalisateur sud-coréen soit en manque d’inspiration. Lady Vengeance est volontairement plus posé, dégageant une atmosphère à la fois amère, poétique et envoutante. Ses charmes et sa fragilité cachent habilement la cruauté coupable qui se terre au fond d’un être qui souffre.
Dans cette histoire personnelle qui devient collective, les émotions prennent une part cruciale, à l’image de nombreuses scènes touchantes, qui contrastent avec la rudesse de la partie consacrée à l’incarcération. La vengeance se construit méticuleusement, et le spectateur suit pas à pas cette héroïne malgré elle, tiraillée entre ses vieux démons et ses sentiments frustrés. Soutenues par une bande sonore délicatement mélancolique, la finesse des plans et la fluidité du montage nous absorbent (presque) sans mal.
Moins pêchu que les deux autres volets, mais pas moins surprenant, Lady Vengeance apporte à la saga de Park Chan-wook la touche féminine qu’il manquait, concluant cette réflexion cinématographique par un constat douloureux : le sang appelle le sang, et la vengeance entraîne la souffrance.